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Premier Marathon à Lausanne (2019)

Le 11 Nov 2019

Beaucoup de légendes et assertions circulent à propos du marathon, distance mythique s’il en est. L’une d’elle veut que ces 42,195 km consistent grosso modo en une balade de 32 km, suivie d’une course (ou d’un chemin de croix) de 10,195 km. Je vous fais grâce d’un quelconque suspense : c’est tout à fait vrai, et j’ai pu le vérifier le 27 octobre dernier, lors du 27e marathon de Lausanne.

Si vous ne souhaitez pas tout lire, voici un sommaire :

11 semaines de préparation
L’inscription au Lausanne Marathon
L’avant marathon
Le jour J : avant le départ
C’est parti !
Mais pas très bien parti…
Penser au retour
Continuons à dérouler
Et ce qui devait arriver arriva
C’est reparti !
Et après
Récapitulatif

Tenter un marathon après un an et demi d’entraînement (à peu près sérieux) en course à pied, qui plus est principalement en trail, peut sembler un tantinet prétentieux. Même si l’on pourrait croire, à voir ou à lire une partie de la Toile, que la distance est devenue aussi banale que le footing du dimanche matin, il n’en est rien. Alors bien sûr, face aux courses de 100 kilomètres, aux ultra-trails et même aux triathlons longues distances, le marathon fait presque pâle figure. À ceci près qu’il se court exclusivement sur route et à une allure relativement élevée, pendant un temps suffisamment long pour exposer le coureur au risque de rencontrer le fameux « mur » physique et/ou psychologique du marathon. Autant vous dire que cela donnait envie de s’y frotter.

Marathon de Lausanne : carte et profil

Marathon de Lausanne : carte et profil

11 semaines de préparation

Dès l’année dernière, après mon premier semi-marathon du mois de septembre, j’ai eu envie d’organiser à nouveau l’année 2019 autour d’une première partie de saison consacrée au trail, puis une seconde dédiée à la route. À dire vrai, il s’est plutôt agi d’une parenthèse de deux mois et demi, s’étalant de mi-août à fin octobre, pendant laquelle j’ai diminué considérablement les sorties pentues et boisées au profit de la route. J’appréhendais un peu ce changement du côté des articulations et des tendons, mais au contraire, la moindre fréquentation des terrains irréguliers et caillouteux ainsi que des descentes à gros pourcentages a manifestement bénéficié aux jambes en général. J’ai senti une adaptation des mollets et ischio-jambiers lors des premières séances qualitatives, ce qui est somme toute assez logique.

La véloroute : l’idéal pour courir sur le plat !

Après une petite pause estivale faite de randonnées en altitude, j’ai donc repris un entraînement à base de séances sur route, additionnées d’escapades en vélo et d’un peu de natation. Jusqu’à mi-septembre, cela s’est plutôt bien déroulé… jusqu’à ce que j’attrape une angine à une semaine de mon semi-marathon de préparation. Après quelques tergiversations, sentant la forme revenir, je l’ai finalement couru sans toutefois aller jusqu’au bout de mes capacités, sans me mettre « dans le rouge » quatre semaines avant le marathon. À la clé, tout de même, une amélioration de ma précédente marque sur ce semi du Lion, en un peu moins d’1h43.

Je me suis ensuite accordé une courte récupération, avant de terminer la prépa marathon. Autant dire que ces quatre dernières semaines ont été beaucoup moins plaisantes que les premières. Depuis mi-septembre, je sentais globalement ma forme baisser. Qui plus est, j’avais énormément de travail : même si je n’ai pas rogné sur les entraînements de course à pied, les séances de vélo et natation, lors desquelles je travaille beaucoup en endurance, se sont raréfiées. Ne parlons même pas du renforcement musculaire et des étirements… Et puis, j’avais hâte d’en terminer : décidément, la route n’est pas ma tasse de thé, malgré l’engouement du mois d’août – au début, on apprécie de renouer avec les séances de vitesse qui changent des côtes !

L’inscription au Lausanne Marathon

Le choix du marathon de Lausanne répondait à beaucoup d’impératifs pratiques. Je me voyais assez mal débuter ma saison de trail par un marathon : à moins d’un hiver vraiment très doux, l’entraînement « sérieux » ne peut vraiment débuter qu’en mars pour moi – surtout qu’un bel hiver est maintenant synonyme de ski de fond… potentiellement jusqu’au mois de février, voire mars ! Difficile, donc, de débuter le trail seulement en juin, après un marathon en avril ou mai. Surtout que la rentrée de septembre est souvent chargée et me laisse de moins en moins de temps pour l’entraînement. J’ai donc opté pour un marathon de fin de saison, juste avant une pause bien méritée. J’ai fait le pari de le préparer en 11 semaines, avec un semi-marathon intermédiaire et des séances essentiellement qualitatives… tout en comptant sur l’endurance acquise en trail pour me constituer un foncier acceptable.

Lausanne marathon entraînement

Le retour des entraînements au soleil couchant

L’équation était la suivante : placer un marathon 10 à 12 semaines après les vacances d’été, en incluant un semi-marathon ou un 20 km préparatoire, le tout pas trop loin de chez moi. Rien que ça. Avec une telle limitation des possibilités, j’ai opté pour Lausanne (2 heures de route), en me disant – attention cliché ! – qu’en Suisse, ce serait forcément bien organisé. J’ai aussi estimé qu’au bord du Léman, le tracé serait plat comme un billard… sans songer une seule seconde à regarder le dénivelé. Ce n’est qu’à Montbéliard, à l’arrivée du Lion, qu’un autre concurrent m’a lancé « méfie-toi, quand même, à Lausanne, il y a pas mal de montées ». Mince alors…

L’avant marathon

J’arrive donc au bout de ma préparation sans grande conviction, malgré des allures respectées à l’entraînement. S’y ajoute une sorte d’indigestion (ou mini-gastro ?) une semaine avant la course. Rebelote. Je me requinque, je ralentis le rythme comme prévu, mais manifestement tout est détraqué – je ne suis plus du tout à mon poids de forme… que je retrouverai 10 jours après la course, allez savoir pourquoi.

Pas toujours faciles, les entraînements marathon

Mais qu’à cela ne tienne, le dossard est pris, la chambre est réservée et j’ai même un chauffeur. Que demander de plus ? Ah si, la météo : malgré un mois d’automne pluvieux, elle s’annonce parfaite. Et puis, je sais exactement ce que j’ai à faire pendant l’avant-course, j’avance sur des rails, pas du tout stressée – à dire vrai, j’ai la tête ailleurs.

Nous partons donc la veille du jour J. La route est plaisante : nous apercevons toute la chaîne des Alpes en descendant sur Lausanne, au soleil couchant. Arrivés en ville, nous nous garons juste à côté de la remise des dossards – et également de l’arrivée. Tout est parfaitement indiqué. Il n’y a plus qu’à prendre la chambre d’hôtel puis retirer le dossard ainsi que le t-shirt souvenir auprès de bénévoles souriants et accueillants. Le soir tombe sur le lac, il est l’heure de manger et se préparer à dormir. Aucun stress pour la nuit à venir : le marathon débute relativement tard (10h10) et qui plus est, le changement d’heure se déroule la nuit même. J’emmagasine plus de 9 heures de sommeil.

Lac Léman

Il y a pire cadre pour un marathon

Le jour J : avant le départ

Dans de telles conditions, aucune difficulté à me réveiller. Je déjeune avec mon « gatosport » maison et me prépare tranquillement. Je n’arrive pas à me mettre dans la tête que je vais courir un marathon et me prépare comme pour mes derniers trails – on est loin du stress de mon premier semi ! C’est l’heure de partir : Pierrick me dit qu’il va visiter le musée olympique en attendant et je me dirige vers le départ, place de Milan. Il fait vraiment bon. Un peu trop, même. Je me suis trop habillée, me fiant uniquement aux températures annoncées par mes applications de météo. J’ai oublié que je m’apprête à courir sur le bitume et pas dans les bois. La plupart des coureurs sont en short et t-shirt, mais il est trop tard pour changer de tenue.

Marathon de Lausanne, départ

Le parc de Milan, idéal pour l’échauffement

J’arrive vers l’arche de départ : les différents sas sont bien indiqués et les animations battent leur plein. Les meneurs d’allure sont présentés par le speaker et expliquent leurs stratégies pour la course. Dans le parc, la plupart des coureurs s’échauffent, tandis que débute l’échauffement officiel en musique. Je n’y participe pas – je trouve toujours hasardeux de faire ce genre d’expérience juste avant une course.

Marathon de Lausanne, départ

L’échauffement en musique

Il est 10h, je rejoins mon sas et me place juste devant le meneur d’allure de 3h45. Car il s’agit bien là de l’objectif officiel : courir ces 42,195 km en 3h45 à 3h50. Certains disent qu’il ne faut se donner d’autre objectif que terminer son premier marathon, mais j’avoue que j’aurais eu du mal à effectuer une préparation correcte et tenir une allure de course sans aucun objectif de temps. J’ai donc extrapolé d’après mes expériences en trail (surtout les courses de plus de 3 heures) et de mes deux semi-marathon pour calculer des estimations hautes et basses… qui se sont échelonnées entre 3h40 et 4h selon le calculateur et la méthode choisis. À titre personnel, j’étais parvenue à une estimation de 3h50 : j’ai enlevé 5 minutes pour me donner un objectif un peu supérieur (3h45, soit 5’20 » du km) et espérer arriver en dessous – je sais pertinemment qu’on recommande souvent l’inverse, mais j’ai du mal à être raisonnable…

C’est parti !

PAN ! Le coup de feu retentit, les coureurs élites s’élancent à vive allure… et le reste d’entre nous suit progressivement. Je passe l’arche, je trotte, puis enchaîne le premier kilomètre un peu rapidement (5’06 »), d’autant que cela monte, et le deuxième encore plus rapidement (4’56 »), mais il comporte une belle descente, nous amenant à passer devant le musée olympique. À la fin de celle-ci, j’entends un coureur près de moi dire à son coéquipier « on va trop vite, on va calmer un peu le jeu maintenant ». Je me dis que je ferais bien de les imiter.

Marathon de Lausanne, départ

Prêts pour le coup de feu !

Je diminue donc ma vitesse dans les kilomètres qui suivent, même si je reste en dessous de l’allure souhaitée. Je me dis que c’est normal, puisque le profil est globalement descendant, à l’exception de petites montées (par exemple autour des kilomètres 7 et 10). Nous croisons les marcheurs qui en terminent, sortons de la banlieue de Lausanne et traversons Cully. À partir de là, nous commençons à bénéficier non seulement d’une vue dégagée sur le lac et les Alpes (à droite), mais aussi sur les vignes du Lavaux (à gauche). Autant dire que ce marathon en vaut la peine rien que pour ses paysages !

Mais pas très bien parti…

Passé le 10e kilomètre, je sens que quelque chose se met à coincer. Une douleur que je connais bien se réveille le long de la jambe gauche. Habituellement réservée aux (lointaines) reprises trop raides sur route, elle s’est déjà réveillée en trail, après plusieurs kilomètres de terrains irréguliers. Mais pas après 10 km de course seulement ! La petite descente du début a dû jouer. De plus, je ne me sens toujours pas en forme – même si côté cardio-respiratoire, on peut dire que rien ne flanche… et ne flanchera de toute la course, d’ailleurs – et le fait que je suis trop habillée sous un beau soleil n’aide pas.

Marathon de Lausanne

Une météo un peu trop idéale

J’en déduis que ma foulée a dû être trop longue ou la cadence de course trop basse lors des premiers kilomètres (il s’avérera a posteriori que non), que j’ai peut-être trop attaqué du talon en descente. Je réduis ma foulée et augmente légèrement la cadence : il fait assez chaud à ce moment-là, et ma FC va s’en ressentir jusqu’à Vevey. De même, je modifie très légèrement l’orientation de ma jambe gauche. Le bénéfice de ces ajustements, c’est que je rejoins à peu près mon allure cible. Arrivée à Saint-Saphorin et son joli passage dans les ruelles pavées, la douleur a disparu. Heureusement, car lorsqu’elle va crescendo, je ne peux plus courir…

Penser au retour

Le marathon de Lausanne consiste en un aller-retour sur le même tracé – à l’exception du départ et de l’arrivée, de part et d’autre du musée olympique. Pendant tout l’aller, on peut donc repérer le profil du retour : je prends mentalement des notes, d’autant que j’ai été prévenue des difficultés sur Strava. À l’entrée de Vevey, notamment, au kilomètre 17, une belle descente qu’il faudra remonter tout à l’heure. À partir de ce moment, le spectacle est assuré à la fois au bord de la route et en face : les premiers coureurs du marathon ont déjà fait demi-tour et nous croisons les élites hommes suivi peu après des dames, puis des marathoniens les plus rapides.

Marathon de Lausanne, les premiers

Les trois coureurs de tête arrivent en face

Dès Lausanne et sa banlieue, l’ambiance était aussi au rendez-vous : spectateurs, groupes de musique, pompiers, particuliers sortant la sono… Puis, ces derniers se sont raréfiés, nous laissant profiter de passages plus calmes entre lac et vignes. Nous nous faisons même plusieurs fois klaxonner par les TER de la ligne qui longe la route du lac. Entre Vevey et la Tour-de-Peilz, pendant plus de huit kilomètres, les animations et le public sont à nouveau au rendez-vous. Comme beaucoup de coureurs, je profite et me laisse porter : je ne verrai pas ces kilomètres passer ! À Vevey, le groupe joue Livin’ on a prayer de Bon Jovi (1986, mon année de naissance, bon sang !). Je me surprends à chanturler : « Wouah, we’re half way there ! Wooooah ! » (évidemment).

On croise les meneurs d’allure des 3h, 3h15 et 3h30, s’ensuit une petite montée dans la Tour-de-Peilz et le passage au semi-marathon, en 1h51. Je suis parfaitement dans les temps, avec 9 minutes de marge pour boucler le second semi-marathon. Depuis le début, j’essaie de ne pas me retourner pour voir où en est le groupe des 3h45. Mais de fait, je vais le croiser peu après mon demi-tour, ce qui m’inquiète un peu, car je me dis qu’il devrait être plus loin de moi que cela…

Continuons à dérouler

Qu’à cela ne tienne, les jambes, le cardio et tout le reste répondent et, même si je ne me sens toujours pas au meilleur de ma forme, je continue à dérouler. Ça redescend, ça remonte, ça redescend : le parcours est toujours aussi inégal. Je croise de plus en plus de coureurs, dont certains sont déjà bien mal en point ; je me dis que le reste de la course sera bien long pour eux ! Je croise également la meneuse d’allure des 4h30… tout simplement immanquable. Tout de orange vêtue, lunettes fluo, sifflet autour du cou, Oui-Oui à la ceinture, Karima assure le spectacle et motive les troupes comme personne !

Marathon de Lausanne, meneurs d'allure

Des meneurs qui ont fière allure

C’est enthousiasmant, tout comme passer devant le groupe de Vevey qui cette fois joue We Will Rock You, suivi de Don’t Stop Me Now de Queen : décidément, ces choix musicaux sont appropriés ! La montée à la sortie de Vevey se passe plutôt bien, avec deux kilomètres bouclés en 5’31 » et 5’26 ». La suite consiste en un faux-plat descendant (aux kilomètres 28 et 29), puis montant, avant une nouvelle petite descente au 34e kilomètre (à Cully).

Et ce qui devait arriver arriva

Lors des faux-plats montants, beaucoup plus nombreux dans ce second semi-marathon, j’essaie de maintenir ma vitesse, mais elle diminue inexorablement, pour frôler les 5’30 ». En effet, depuis le 30e kilomètre, je sens la douleur renaître à la jambe. Je tente de penser à ma foulée, mais cet exercice devient difficile. Je me dis que terminer le marathon en courant à cette vitesse me permet de respecter mon objectif. D’ailleurs, j’entends le meneur d’allure des 3h45 se rapprocher : il n’arrête pas de parler aux coureurs, leur permet d’anticiper les difficultés, les encourage… un véritable entraîneur ambulant !

Ça y est, je suis reprise. C’est un petit coup au moral, mais j’essaie de m’accrocher avec cette jambe qui me fait de plus en plus mal. Pas moyen de les suivre. Je boucle les kilomètres 34 et 35 en 5’33 » et 5’42 ». Ensuite… c’est plus compliqué. J’ai la mauvaise idée de me ravitailler et pour ce faire, de marcher quelques mètres – j’ai du mal à boire au gobelet en courant sans manquer de m’étouffer, d’où la poche à eau. Le redémarrage est particulièrement long et douloureux. Il me faut deux bonnes minutes pour retrouver une allure digne de ce nom. Une conclusion s’impose : il m’est absolument interdit de m’arrêter, sous peine de ne pouvoir terminer qu’en marchant.

Marathon de Lausanne

Heureusement qu’il y a toujours de beaux paysages

Pendant cinq kilomètres, j’essaie donc de maintenir mon allure d’endurance habituelle, soit 6’09 », 6’00 », 6’28 », 6’01 » et 6’09 » au 40e kilomètre. Je vois le groupe des 3h45 s’éloigner. Je me dis qu’il me faut vraiment tenir jusqu’au 40e kilomètre. Mais bon sang, ça fait mal ! Sur le côté gauche, mais aussi la cuisse gauche (en cause, certainement, la modification de la foulée) et une pointe à la cuisse droite qui commence à faire parler d’elle. J’essaie de penser à ce qui va bien : le cardio est impeccable, je respire parfaitement, pas de douleur ni de crampe ailleurs… finalement, ç’en est presque rageant. Malgré ce constat, il faut bien avancer, au milieu de dizaines de coureurs qui ne sont pas mieux lotis : certains marchent, d’autres trottinent. Depuis plusieurs kilomètres, la vitesse globale a diminué autour de moi et les visages se crispent : les dix dernières bornes sont très très dures pour tout le monde !

C’est reparti !

Miracle de la course à pied, la perspective de la ligne d’arrivée ressuscite le coureur le plus moribond : une fois le 40e kilomètre passé, je reprends du poil de la bête, puis accélère carrément (5’40 ») pour terminer sur la ligne en 5’15 ». Ne nous méprenons pas, la douleur est là, bien là, et j’espère à tout moment que ma jambe ne va pas lâcher – ce serait vraiment ballot. La petite descente vers le lac est bienvenue et les 500 derniers mètres bien trouvés par l’organisation : une belle ligne droite le long du quai d’Ouchy, en direction de l’arche de la délivrance !

Marathon de lausanne, arrivée

Bientôt arrivée ! © Claude Eyraud

Cette perspective – dans tous les sens du terme – pousse indéniablement à réaccélérer et à profiter pleinement de ces derniers mètres. C’est douloureux mais gratifiant en même temps : ça y est, j’y suis arrivée, je vais devenir marathonienne !

Je passe la ligne : je peux enfin m’arrêter. Autant vous dire qu’après une dizaine de kilomètres sous tension, les nerfs lâchent un peu. Je me dirige tout doucement vers les bénévoles qui attendent un peu plus loin. Un petit bénévole en herbe me tend une médaille. « Tu me la passes autour du cou ? ». Peine perdue, il n’a pas encore compris ce qu’il faut faire. Je prends la médaille et sens une présence derrière moi. C’est Pierrick qui vient de me retrouver (et me prendre furtivement en photo, pire qu’un journaliste sportif !). Il était derrière les barrières devant l’arche d’arrivée, mais je ne l’ai absolument pas vu. Il aura passé ces presque 4 heures à regarder les arrivées des différentes courses, à jouer au photographe et à suivre les commentaires en direct. Pour l’expérimenter plusieurs fois par an à titre professionnel, je sais que cela peut vite être prenant.

Et après ?

Après, il faut se ravitailler sur l’aire d’arrivée. J’ai surtout soif et très envie de sucré et salé (mais surtout pas de gras, rien que l’idée…). Déjà un peu déshydratée avant la course – tout le contraire de ce qu’il aurait fallu, mais on ne choisit pas toujours sa condition physique – j’ai de plus légèrement surchauffé en première partie de course avec ma tenue peu appropriée. Je bois et ne ferai que boire tout au long du trajet retour, à la maison et même le lendemain. Sans doute mes deux pointes aux cuisses auraient-elles été moins douloureuses ou plus tardives avec une meilleure hydratation.

Après l’arrivée, nous marchons un peu au bord du lac et allons manger des crêpes en profitant de l’atmosphère de cette belle journée d’automne. Ma douleur à la jambe gauche s’est arrêtée dès la ligne passée et ne réapparaîtra plus – il faut vraiment que j’aille consulter un kiné pour ce problème. Quand aux deux pointes douloureuses des cuisses, elles se manifesteront pendant deux jours, principalement à froid dans les escaliers (je vis dans un triplex…), en m’asseyant et me relevant. À part cela, rien de rien. Il faut dire que le soir même, je masse mes muscles et décontracte mes points de tension pendant près de trois quart d’heure… dont un consacré uniquement aux épaules !

Marathon de Lausanne, arrivée

L’aire d’arrivée est juste à côté du port

Tant au niveau de l’endurance que du physique, j’étais donc prête pour ce marathon. Ce qui m’a fait principalement défaut est l’hydratation, la forme pas franchement optimale (être malade trois fois en un mois alors que je ne l’étais plus depuis un moment en est un bon indicateur) et ce problème non résolu à la jambe. Sans oublier bien sûr, le manque d’expérience sur un parcours au dénivelé pas franchement propice aux records pour un marathon.

Du côté de la préparation, si l’on excepte malheureusement la fatigue finale, normale en cette période de l’année, j’en retiendrai une nette amélioration de ma condition physique et de ma vitesse de course. Certes, j’ai bénéficié de tout le travail foncier des six premiers mois de l’année, mais je pense qu’il me faudra intégrer plus de séances de fractionné ou en tout cas d’allure tempo dans mon entraînement de trail en 2020.

Prépa marathon Lausanne

Le marathon, c’est tout bon pour la condition physique

Récapitulatif

Un premier marathon terminé en 3h51’12 », soit une minute de plus que l’objectif visé, c’est assez satisfaisant. Pour information, même si cela ne veut pas dire grand-chose, cela correspond à la 56e place féminine (sur 249 arrivées) et à la 447e place sur 1207 au classement général (hommes et dames).

Le Lausanne Marathon est vraiment très plaisant pour le coureur : les paysages sont magnifiques, la course est très bien organisée, les bénévoles sont attentifs et extrêmement gentils, les meneurs d’allure sont très pros et l’ambiance est au rendez-vous. Animations, groupes musicaux et spectateurs (mention spéciale à la dame qui galvanisait les troupes à la façon d’un sergent instructeur) se relaient pour vous redonner le moral quand il est au plus bas !

Les difficultés, ce sont évidemment le dénivelé et l’irrégularité du parcours, surtout quand on débute sur la distance. Mais la victoire n’en est que plus belle, non ?

Le dossard et la médaille à l’effigie des JOJ 2020

Écrit par Lydie

Conceptrice-rédactrice indépendante. Blogueuse quand j'ai le temps...

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2 Commentaires

  1. Christophe MATHIEU

    Bonsoir Lydie, un beau compte-rendu pour une bien belle course, j’ai pour ma part participé à un marathon (Paris, 2013, 4h02) bof, heureux d’avoir fini sans trop de douleur mais pas de souvenir extraordinaire.
    J’aimerais connaître ton ressenti, par rapport à l’ambiance et l’effort sur un trail, disons moyenne distance 40kms.
    Peut être dans un futur blog
    Cordialement, Christophe Mathieu. (Strava)

    Réponse
    • Lydie

      Bonjour Christophe et merci pour ce commentaire. Oui, il faudra que je rédige un compte rendu de trail, mais j’hésite à revenir sur ceux de cette année – j’ai peur que ma mémoire me joue des tours. Sinon, il faudra patienter jusqu’aux courses de l’année prochaine. À bientôt sur Strava !

      Réponse

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